La Ballade Nord Irlandaise chant incontournable de notre répertoire. Ce chant a une histoire. La version que nous chantons est adaptée par Renaud en 1991 sur une musique celtique très ancienne. Rendons donc aux Ecossais et peut-être aux Anglais ce qui est revendiqué par les Irlandais. En effet, la musique de la ballade date du début du XVII -ème siècle. C’était un chant populaire en anglais avec des mots écossais. « O Wally, Wally » chante les désillusions amoureuses de James marquis de Douglas avec Lady Barbara Irskine. De la lune de miel où l’amour est magnifique à l’amour qui vieillit et « attrape froid » et qui finalement s’efface « comme la rose d’été ». Ce chant est devenu « The water is wide” (l’océan est vaste) grâce à Cecil Sharp en 1906, il reprend des textes du sud de l’Angleterre en conservant le thème d’origine. Il arrive aux USA, sans doute avec les soldats revenant de la guerre de 14-18. Il devient très populaire, interprété plus tard par Bob Dylan et Joan Baez. En 1958, Emile Stern, compositeur pianiste d’origine roumaine, écrit une version du thème pour Bourvil, sur un texte d’Eddy Marnay.
Extrait de l’album » Marchand de cailloux » (1991), La Ballade Nord-Irlandaise de Renaud fait bien sûr allusion à la Ballade irlandaise créée par Bourvil en 1958 (texte d’Eddy Marnay, musique d’Emil Stern). Cependant, elle s’éloigne de la thématique amoureuse pour livrer un hymne à la paix et à la fraternité. Le sujet est encore le conflit nord-irlandais, extrêmement sanglant en ce début des années 90. Le » chanteur énervant » est d’ailleurs à cette époque très influencé par l’Irlande, sa culture et ses musiques.
Un hymne choral par excellence, dans une version simple et efficace. Il permet de faire vibrer le chœur et son public grâce à un texte puissant et révolté comme sait en écrire le meilleur Renaud. Une mélodie traditionnelle que tout le monde s’est appropriée, et des harmonies évidentes et pourtant exaltantes… Un grand classique…